L'histoire débute en 1911, lorsque l'archEvêque de Paris demande au supérieur général des prêtres de Saint-Sulpice de chercher un endroit de villégiature pour les prêtres en vacances ou en convalescence, les suppliants et les séminaristes. M. Arthur Guindon, p.s.s., est alors mandaté par son supérieur pour partir à la recherche d'un lieu pouvant servir de havre de paix. Ayant quitté Montréal en train, il descend à Saint-Jérôme et y loue un cheval pour explorer, de plus près, les terres environnantes. Il vient de dépasser Morin Heights, lorsqu'il aperçoit deux cultivateurs qui travaillent à leurs champs. Après les avoir informés de sa recherche, une discussion s'engage et les deux hommes supplient M. Guindon, p.s.s., d'acheter leurs terres trop difficiles à cultiver et font valoir que la proximité d'un lac peut constituer un atout important pour la construction éventuelle de chalets. Effectivement, l'emplacement est joli et offre l’avantage d’être assez près de Montréal.
M. Arthur Guindon, p.s.s., fait donc rapport à son supérieur de sa visite et une décision est alors prise : M. Guindon peut se porter, dès l’été 1912, acquéreur des lots 5, 6, 7 et 8 du 10e rang Sainte-Marie du canton d’Howard, situé dans le comté d’Argenteuil, province de Québec. Le domaine de l’œuvre des Vacances de Notre-Dame-du-Lac-Gémont s’est par la suite étendu vers l’ouest lorsque les suppliants font l’acquisition, en 1927, du lot 9, puis vers l’est en 1934, par l’achat des lots 2, 3 et 4. Finalement, l’acquisition des lots 10 et 11, en 1936, vient donner au Collège Grasset l’emplacement idéal pour établir son camp de vacances (Camp Grasset), à proximité de l’œuvre des vacances des suppliants.
Sur le bord de l’eau, on y trouve encore leur maison en pièce sur pièce qui date des années 1870.
En 1913, le site passe de l'autorité du diocèse d'Ottawa à celui de Mont-Laurier.
Les pères constatent qu’il y a sept montagnes qui entourent le lac. Le G étant la septième lettre de l’alphabet, ils décident de nommer l’endroit lac Gémont. Le domaine est alors connu sous le nom de la Ferme Ste-Marie du lac Gémont.
La chapelle du lac Gémont a donc été construite au début des années 1900, probablement en 1919. Les plans ont été élaborés par Pierre Dupaigne. Le contracteur était Alexis Lamond.
Puis la chapelle été déménagée à l'endroit où on la trouve aujourd'hui vers 1924 lors de la construction de la route 364.
Ci-contre, une photo du prise en 1929.
Le site servait alors de lieu de retraite estivale pour la communauté religieuse de Saint-Sulpicien.
Certains membres de la communauté avaient même construits des chalets comme on peut le voir sur la deuxième photo prise en 1949.
On peut admirer sur cette deuxième photo la chapelle et les bâtiements qui l'entouraient alors.
Le lieu servait aussi de camp de vacances pour les jeunes. Nous remercions Mme Gisèle Laporte Paris qui a eu la gentillesse de nous donner accès à ces photos historiques.
En 1924, la chapelle fut déménagée sur une distance de 200 pieds, du bas de la côte vers l’endroit actuel, lors de la construction de la route 364. Elle fut montée sur pilotis, et un ruisseau fut détourné.
Elle subit plusieurs rénovations au cours des années. On y ajouta un clocher admirable en 1926, sa flèche en 1960.
Vers l’an 2000, un barrage colossal fait par les castors, « 15 pieds de hauteur par 200 pieds de largeur » dit-on, créait au sommet de la montagne à l'arrière de la chapelle, deux petits lacs. Le barrage céda, la chapelle fut inondée, la nef unique contenait 2 ½ pieds d’eau, et les pieux du solage furent brisés.
Intérieur de la chapelle
Certaines des photos suivantes ont été prises avant les vols des oeuvres d'art perpétrés en 2010 et 2011. En 2012, les deux grands tableaux qui sont de chaque côté à l'avant de la chapelle ont été retrouvés ainsi que cinq stations du chemin de croix.
Aujourd'hui, la chapelle a retrouvé toutes les 14 stations du chemin de croix. Les treize premières stations sont des reproduction faites à partir de photo prises d'un chemin de croix identique qui se trouve dans une église de la Côte d'Azur en France. La quatorzième, est une reproduction qui était dans la chapelle et qui a été récupérée après le vol. Toutes ces toiles sont des reproductions et elles n'ont pas de valeur commerciale. Leur valeur est patrimoniale en autant qu'elle demeure dans leur chapelle.
Plusieurs rénovations ont été réalisées
Aujourd'hui cette chapelle sert de centre communautaire pour l'association du lac Gémont.
Centre communautaire
Le 5 octobre 2008, les membres de l'Association réunis en assemblée extraordinaire, ont décidé de faire l'acquisition de la chapelle. Celle-ci est devenue leur centre communautaire.
Depuis février 2011, la municipalité a donné suite à la demande de l'Association. Elle subventionne la chapelle pour un montant égal aux taxes municipales.